Dans les coulisses des designs alterna-fic-tifs : dessiner des composants

J’ai décidé de prendre un petit moment pour vous expliquer et vous montrer une partie des coulisses des designs alterna-fic-tifs. Je vais essayer de faire le truc le plus rapide, explicatif et visuel possible. Pour cet exemple, j’ai pris la série des tourelles « T40 ». En effet, avant de vous livrer enfin la partie deux, je suis en train de préparer une mise jour de la première. Cette mise à jour est presque un remake.

Sur cette première partie, j’avais travaillé de manière à peu près intelligente avant de faire un ou deux trucs complètement cons. Pour faire simple, j’ai fusionné les différents calques de mon « line-art » (dessin au trait). De plus, il y avait deux trois erreurs de designs que je voulais corriger. Surtout, depuis, j’ai appris à maitriser quelques nouveaux outils de Photoshop qui m’aident pas mal.

La méthode que je vais vous décrire dans la suite de ce billet est une version nettement améliorée du processus que j’utilisais avant. J’aurais surement l’occasion de vous présenter d’autres éléments de coulisses, car je compte expérimenter des moyens supplémentaires de fluidifier la création de designs alterna-fic-tifs.

Les références

Pour ce genre de projet, j’ai plusieurs types de sources. Leur nombre et leur qualité varient d’un projet à l’autre. J’essaye de trouver des « blueprints » (plan 3 vues par exemple), des photos de référence avec des angles qui me permettent d’avoir le bon niveau d’information. S’y ajoute des articles qui donnent informations techniques, des dimensions…

Le Line-art et les composants

Vous l’avez vu avec ma série d’articles et dessins sur l’EIREL, le KBCM, l’ANTARES et le PILAR V, je crée des composants qui peuvent être utilisés dans plusieurs projets. C’est l’approche que j’avais en tête avec la série T40 avant de faire de la merde.

Je travaille sur un fichier équivalent au format A4. Mes traits ont 2 pixels d’épaisseur. Les traits principaux ont une opacité de 100 %. Certains traits, qui correspondent à éléments moins marqués (une trappe de maintenance par exemple) auront une opacité de 50 %. Je travaille sur des calques différents selon le type de trait (100 % ou 50 % d’opacité) pour chaque composant ou sous-composant. Une fois le composant ou sous-composant terminé, je fusionne les calques (100 % ou 50 % d’opacité), puis je passe au composant ou sous-composant suivant.

Dans le cas de la tourelle qui nous occupe (ou n’importe quel projet de ce type), je dessine donc les différents sous-composants/composants du système. C’est du dessin au trait, relativement précis. Vous le voyez sur l’image ci-dessous, plusieurs éléments semblent se chevaucher, passer au travers les uns des autres. C’est parce que chaque composant est dessiné entier, sans prendre en compte quelle partie sera visible ou masquée par les autres. En effet, d’un design à l’autre, tel ou tel composant sera placé différemment et sera ou ne sera pas masqué par d’autres. Dans cette phase, je travaille mon trait en rouge. En cas de besoin, je déclenche une inversion de couleur (Ctrl+i) pour le passer du rouge au bleu afin de le différencier les uns des autres.

Un bordel de composants ^^

Dans mon fichier Photoshop destiné aux tourelles T40, j’ai donc un dossier « composants », dans lequel je balance une copie de chaque composant que je dessine dans le but de pouvoir le réutiliser plus tard. Vous ne voyez ici que les composants dessinés pour la T40 « Early » histoire que l’exemple soit lisible. Ce dossier croit donc tout au long du projet.

J’importe ensuite d’éventuels composants externes. Ici, les détecteurs du KBCM (en noir sur le Line-art). Une fois que j’ai tous les composants nécessaires à ma tourelle, je vais effacer les morceaux des composants qui ne doivent pas être vus, car masqués par d’autres. Une fois que tout est nickel, je fusionne les différents calques qui composent ce Line-art, puis je le fais passer en noir (luminosité -100, teinte -100).

Le Line-art est prêt !

La mise en couleur

Encore en truc très structuré. Le but de l’organisation que vous allez voir ici est de permettre de faire plusieurs versions d’un même design, par exemple en changeant le camouflage.

Je crée un calque correspondant à la sélection du Line-art et je le remplis de gris (noir 50 %), j’appelle ce calque « base ». Je passe le Line-art (qui est hiérarchiquement rangé au-dessus de « base ») en « lumière tamisée », ainsi le trait ressortira plus ou moins en fonction des teintes, ombres et lumières. Cela estompe l’aspect « trait ». Pour les mêmes raisons, le trait est passé en « masque d’écrêtage ». Le calque inférieur, ou calque de base, définit les limites visibles de tous les calques étant en « écrêtage » sur lui. Ici, tous les calques seront en « écrêtage » sur mon calque « base ». Pour faire simple, je gagne du temps, car rien ne dépassera des limites du calque « base ».

Le « Line-art » en lumière tamisée et masque d’écrétage sur le calque « base ».

Écrêté entre « Line-art » et « base », je colorie ensuite les éléments que j’appelle « Inamovibles » sur un calque dédié (parfois plusieurs). Il s’agit des éléments qui ne changeront pas de couleurs, même si le camouflage change. Dans le cas qui nous occupe, la bouche du canon, les antennes, le GALIX, les vitres blindés des épiscopes…

Les éléments « Inamovibles » sont en place

Entre « Line-art » et « Inamovibles », je prépare ensuite les ombres et lumières. Il s’agit de trois quelques ayant une opacité de 25 % chacun. L’un par-dessus l’autre avec, systématiquement 25 % d’opacité, les lumières vont renforcer les lumières et les ombres vont renforcer les ombres. Le premier calque va servir à poser les ombres et lumières les plus vastes, qui sont les plus douces.

Ombres et lumières 1

Les calques suivants, chaque fois plus réduits que l’étape précédente, vont venir renforcer les zones d’ombre ou de lumière. Pour les designs alterna-fic-tifs, j’ai fait le choix d’avoir une lumière venant du dessus à 90°.

Ombres et lumières 1 + 2

Les arêtes supérieures sont donc les zones les plus lumineuses alors que les zones sous la tourelle, masquées à la lumière, sont les plus sombres.

Ombres et lumières 1 + 2 + 3

Une fois que tout cela est fait, il n’y a plus qu’à appliquer le camouflage. Ici un simple aplat de vert sur un calque situé entre « Inamovibles » et « bases », ainsi les « Inamovibles » sont visibles par-dessus le camouflage.

Un simple aplat de vert

Le camouflage

Ici pour l’exemple, j’utilise mon camouflage AAF. Qui lui aussi est un composant à part, réutilisable à volonté. Ici, à la place de mon aplat de vert, je balance donc mon camouflage sur un calque. Vous remarquerez que le pod lance-missiles est laissé en gris. Pour renforcer la variation dans le camouflage et prendre un compte le fait qu’une tourelle ou un véhicule est fait de composant auxquels le camouflage n’est pas appliqué uniformément, je vais le camoufler à part.

La première couche de camouflage

Ici, pour faire simple, j’utilise une technique qui marche dans beaucoup de cas. Je duplique mon calque « camouflage » et je change son orientation. Par exemple à 90°, mais dans la plupart des cas en déclenchant une symétrie verticale ou horizontale. Comme ci-dessous.

La deuxième couche de camouflage

Résumé de la hiérarchie des calques

  • Line-art (en lumière tamisée + masque d’écrêtage)
  • Ombre et lumières 3 (opacité 25 % + masque d’écrêtage)
  • Ombre et lumières 2 (opacité 25 % + masque d’écrêtage)
  • Ombre et lumières 1 (opacité 25 % + masque d’écrêtage)
  • Éléments inamovibles (+ masque d’écrêtage)
  • Camouflage (+ masque d’écrêtage)
  • Bases

Et après ?

La tourelle est terminée, mais viendra bien un moment où je vais l’intégrer sur un véhicule. Je fais donc une sauvegarde de mon fichier dans lequel je ne fusionne pas les calques. Le jour où le véhicule qui doit recevoir la tourelle est prêt (ce n’est pas le cas pour le moment), j’ouvre mon fichier de la tourelle et je balance le groupe de calques du fichier « tourelle », dans mon fichier « véhicule ». Je positionne la tourelle. Elle a déjà ces ombres et lumières. Comme je n’ai pas fusionné les calques, je peux modifier le camouflage pour l’accorder à celui du véhicule.

Le fait d’utiliser le même processus, notamment sur les ombres et lumières (systématiquement trois calques à 25 % d’opacité), permet une intégration plus facile des différents fichiers de composants.

En préparant, au fil de mes designs, chaque composant, tourelles, châssis… je constitue ainsi une bibliothèque qui permettra d’assembler différent type de véhicule.

Un commentaire sur “Dans les coulisses des designs alterna-fic-tifs : dessiner des composants

Laisser un commentaire