Opération KE, les japonais évacuent Guadalcanal

Extraits de « Un océan de feu : La guerre du pacifique 1941-1944 » — Joe Chevalier — BBG Publishing.

L’opération KE est une opération de la Marine Impériale Japonaise visant à évacuer l’ensemble des troupes présent à Guadalcanal afin de mettre fin à la campagne militaire qui s’y déroule.

L’opération a lieu dans la nuit du 17 au 18 novembre 1942.

Ordre de bataille japonais

Force de transport et force de couverture rapprochée, commandée par le Contre-Amiral Reizo Tanaka :

  • Les transports sont les Kiyozumi Maru, Kongo Maru, Bangkok Maru et Saigon Maru ainsi que le croiseur-école Kashii. Ils sont escortés par les destroyers Hasu, Kuri, Tsuga et Yūnagi.
  • La force de couverture est composée des croiseurs légers Jintsu, Kiso, Kitakami et Oi et les destroyers Kawakaze, Umikaze, Mikinami, Naganami et Takanami. Tanaka commandera sa force depuis le Jintsu.

Force d’attaque et de bombardement, commandé par le Vice-Amiral Nobutake Kondo (qui assure l’intérim suite au décès de Goto) :

  • Les croiseurs Takao, Kako, Haguro, Myoko, Atago (Kondo commande sa flotte depuis le Takao).
    • 15ème Division de Destroyers composée du croiseur léger Kinu et les destroyers Hayashio, Kuroshio et Oyashio.
  • 10ème Escadron de Destroyers composé du croiseur léger Nagara et les destroyers Maikaze, Samidare, Tanikaze et Tokitsukaze (4ème Division), Akigumo, Kazagumo, Makigumo et Yugumo (10ème Division).

La flotte ne passera pas par « le Slot », mais fera un détour par le Sud avant de remonter vers le Cap Espérance puis approchera Savo Island de nuit. L’aviation de Rabaul doit harceler les positions américaines et aider à attaquer tout navire ennemi qui entrera dans la zone.

Ordre de bataille allié

ANZAC Squadron, commandé par le Vice-Amiral John G. Crace:

  • Croiseur HMAS Australia.
  • Croiseurs légers HMAS Brisbane, HMAS Perth, HMAS Hobart et HMNZS Achilles.
  • Les destroyers HMAS Arunta, Warramunga, Vampire et Voyager.

Task Force 64, commandée par le Contre-Amiral Norman Scott :

  • Croiseur USS San Francisco.
  • Les croiseurs légers USS Helena et Nashville.
  • Les destroyers Laffey, Buchanan, McCalla, Helm.

La plupart des navires alliés n’ont pas ou peu manœuvré ensemble et encore moins de nuit. Ils navigueront donc en deux formations distinctes. Plusieurs des navires engagés ont été dépêchés sur zone pour pallier l’absence temporaire de porte-avions dans la région.

Prélude

Dans la soirée du 17 novembre 1942, un sous-marin allié détecte la flotte japonaise, Crace et Scott se mettent en route pour Guadalcanal. Crace décide donc d’intercepter la flotte japonaise entre les îles Russell et Guadalcanal avec la Task Force 64, chargé d’intercepter les forces ennemies et de leur infliger un maximum de dégâts, sans hésiter à décrocher si les Japonais sont trop puissants. De son côté, Crace va positionner sa propre force à Tassafaronga pour recevoir dignement les éléments japonais qui échapperaient à Scott. Les alliés sont persuadés que les Japonais s’apprêtent à débarquer de nouveaux renforts.

Toute la journée, les reconnaissances sont gênées par la dense couverture nuageuse. De plus les bombardiers japonais de Rabaul font un effort important contre Henderson Field. Les hydravions des diverses bases japonaises des Salomon ont patrouillé agressivement dans le secteur. Kondo et son escadre ont progressé sans être repérés.

Les croiseurs Takao et Atago de la Marine impériale japonaise.


Alors que les forces alliées approchent tranquillement des Russell, les Japonais passent Savo par le Sud-ouest une heure après le coucher du soleil. La force de bombardement patrouille l’ouest de la baie de Tassafaronga, mais toutes les embarcations légères alliées, averties de l’arrivée d’une puissante force japonaise, se sont mises à l’abri. La baie est déserte, en dehors de deux navires-hôpitaux.

La Bataille de Tassafaronga

À 22 h 35, Kondo et la force de bombardement laissent les transports à leur tâche et se dirige vers Henderson Field. Tanaka part en patrouille entre Savo et Guadalcanal.

À 23 h 3, les deux escadres alliées sont arrivées entre les Russell et Guadalcanal, ils ne savent pas que les Japonais sont déjà passés. L’ANZAC Squadron part pour une patrouille entre Savo et Guadalcanal. Le Vampire et le Voyager partent en reconnaissance entre Savo et Florida. La force de Crace navigue en ligne : Achilles-Brisbane-Australia-Perth-Hobart.

À 0 h 5, les vigies du Oi repèrent les navires de Crace. Tanaka regroupe ses forces et avertit Kondo de la présence de navires ennemis. Par prudence, Kondo envoie les destroyers Akigumo, Kazagumo, Makigumo et Yugumo couvrir les transports, au large de Tassafaronga. Les Japonais ont pour consigne de tirer leurs torpilles avant d’utiliser leurs canons.

À 0 h 35, Crace, dont la flotte a repéré une partie des Japonais, se dirige vers eux à 15 nœuds et ne rappelle pas la Task Force de Scott, car il ne sait pas ce qu’il a en face de lui. Scott, justement, a capté les transmissions de l’ANZAC — persuadé que les Japonais attaquent en force — décide de rejoindre Crace. Les navires américains donnent 25 nœuds et font route vers le Cap Espérance, Scott décide de longer la côte pour éviter de rater des navires qui tenteraient de se cacher des radars américains en profitant du relief. Enfin, Scott n’informe pas Crace de sa manœuvre afin de ne pas signaler sa présence aux Japonais.

À 0 h 50, entre Savo et Guadalcanal, Tanaka divise ses forces en deux groupes. Ses destroyers se dirigent vers Savo. Les Jintsu, Kiso, Kitakami et Oi se dirigent vers Guadalcanal. Tanaka espère prendre l’ennemi en tenaille entre deux gerbes de torpilles.

À 1 h 6, le Kiso repère les lames d’étraves des navires de l’ANZAC. À 1 h 12, le HMAS Arunta repère les destroyers japonais et le signal au reste de l’escadre, l’Arunta et le Waramunga chargent en direction des Japonais qui se savent repérés.

À 1 h 33 au sud de Savo, les deux flottilles de destroyers se livrent un duel à courte distance. Les Japonais sont plus expérimentés et trois fois plus nombreux. Toutefois, à de si courtes distances les torpilles japonaises « Long Lance », perdent leur avantage face aux torpilles de l’ANZAC, de plus depuis la bataille de Savo, les alliés se sont entraînés au combat nocturne. Les deux groupes se livrent un affrontement apocalyptique de 45 minutes. Au final, l’Arunta est couché sur le flanc et sombre lentement alors que le Waramunga a déjà disparu, toutefois les destroyers australiens ont infligé de gros dégâts aux Japonais. Les Kawakaze et Takanami sont en feu et doivent être abandonnés, les Umikaze et Naganami ont subit des dégâts légers, le Sukikaze est en proie à un incendie et le Makinami — gravement endommagé — ne donne plus que 20 nœuds.

À 2 h, les quatre croiseurs japonais sont en train de passer entre la côte de Guadalcanal et les croiseurs de Crace. Ces derniers ont été repérés, les Japonais pensant être invisibles lancent une bordée complète de torpilles, 29 au total. Au même moment, l’Australia a repéré les Japonais au radar. Immédiatement, Crace ordonne à ses navires de donnée 90° — droit sur les Japonais — la ligne de file se transforme en ligne de front et les croiseurs de l’ANZAC font immédiatement parler leur artillerie. Tanaka dégage ses croiseurs vers le Nord-ouest en zigzaguant à pleine vitesse. Trop lent, Crace abandonne la poursuite à 2 h 30 et revient protéger Henderson Field.

À 3 h 35, le Oi — endommagé par un « near miss » de l’Australia — voit sa coque qui commence à vibrer, de nombreux rivets lâchent et le navire prend l’eau. Il quitte la zone d’opération escorté par le Jintsu. Pendant ce temps, la Task Force 64 de Scott a passé le Cap Espérance et longe la côte à 25 nœuds. Sans le savoir, il rattrape progressivement les croiseurs de l’ANZAC qui naviguent à 15 nœuds. L’amiral anglais a rappelé le Vampire et le Voyager pour qu’ils aillent recueillir les survivants de l’Arunta et du Waramunga. Kondo quant à lui rappellent tous ses navires — y compris ceux qui se dirigeaient vers Henderson Field — pour protéger les transports.

À 3 h 53, longeant le sud de Savo, le Vampire et le Voyager tombent nez à nez avec les destroyers japonais Umikaze, Naganami, Sukikaze et Makinami qui achèvent de recharger leurs tubes lance-torpilles. N’ayant toujours pas reçu d’instructions, le Naganami a pris les commandes de la formation. Persuadés que les destroyers australiens sont suivis d’une escadre complète, les Japonais tirent une bordée de vingt torpilles et accélèrent. Les Australiens tirent six torpilles et dégagent vers l’est. Le Voyager est pulvérisé par trois « Long Lances » et le Mikanami déjà endommagé est achevé par deux torpilles. Les trois destroyers japonais survivants parviennent enfin à joindre Kondo qu’il leur demande de le rallier pendant que le Vampire cherche des survivants au milieu des débris du Voyager.

À 3 h 58, Crace et Kondo filent l’un vers l’autre depuis trente minutes. Les Japonais naviguent en deux colonnes parallèles et l’ANZAC en une unique colonne. Les deux amiraux se doutent qu’ils ne vont pas tarder à rencontrer l’ennemi, mais ignorent la composition des forces de leur adversaire. L’Australia est le premier à repérer les Japonais, Crace ordonne de leur barrer le T et d’ouvrir le feu tout en rappelant de se méfier des torpilles. À cet instant, les Japonais repèrent les croiseurs de l’ANZAC et Kondo comprend la manœuvre de son adversaire. Les croiseurs japonais se positionnent parallèlement à l’ennemi pendant que le Kinu, le Hayahio, le Kuroshio et l’Oyashio lancent une attaque à la torpille. Ayant repéré la manœuvre, Crace ordonne à l’Achilles de les contrer. Pendant ce temps, les croiseurs se lancent dans un duel d’artillerie à quatre (Croiseur lourd Autralia, croiseurs légers Perth, Hobart et Brisbane) contre cinq (Croiseurs lourds Takao, Kako, Atago, Haguro et Myoko).

Du côté des destroyers, l’Achilles se bat à un contre quatre, sa charge désorganise la ligne du Kinu. Ce dernier touché par plusieurs obus prend feu et s’écarte laissant les trois destroyers japonais face au Néozélandais. L’Achilles attaque le Kuroshio, les deux camps tirent des torpilles, mais tous les navires zigzaguent et les lancements sont facilement détectables à d’aussi faibles distances. Finalement, l’Achilles s’en sort avec des dommages légers alors que les Japonais décrochent vers l’est. Le Kuroshio et l’Oyashio assurent la protection du Kinu et de l’Hayashio durement touchés.

Le gros de la bataille se déroule au même moment entre les croiseurs. Les premières minutes sont favorables à Crace, bien placé. Le Takao est progressivement débordé par le Brisbane. Pour chaque coup au but, le japonais en prend deux. Kondo est blessé et le navire rompt le combat. Pendant ce temps, le Kako fait face à l’Australia et est touché par de nombreux obus, il lance quatre torpilles que Crace évite tout en continuant d’assommer le japonais qui prend feu et s’éloigne. Un autre combat oppose le Perth et le Hobart en difficulté face au Haguro et au Myoko, les Australiens tirent trois torpilles sans succès alors que les tirs des croiseurs japonais se font de plus en plus précis. La cheminée du Perth est abattue par une salve d’obus puis le croiseur est touché par une torpille sur l’arrière. Ravagé par les flammes, son gouvernail bloqué et ralenti à 10 nœuds le Perth fait des ronds dans l’eau en direction du Sud-ouest. Le Hobart est touché par une torpille qui lui arrache la proue, mais les cloisons tiennent le coup et le navire reste à flot. À ce moment, un obus de l’Australia traverse la coque du Kako et détruit l’une de ses chaudières déclenchant un incendie incontrôlable. Le croiseur zigzague au ralenti pour tenter de s’en sortir.

Ne voyant plus le Perth et recevant un appel à l’aide du Hobart, Crace décide de décrocher avec l’Australia pour regrouper ses navires et attendre la Task Force 64 qu’il appelle depuis le début de l’affrontement. Les Japonais ne poursuivent pas non plus.

À 5 h 6, Scott longe la côte de Guadalcanal, sans connaître la position de Crace qui malgré ses nombreux appels ne précise pas sa position, pensant à tort que Scott est encore loin. L’USS San Francisco aperçoit alors un navire en flamme et le prend pour un japonais, car il ne répond pas aux signaux lumineux qui lui sont envoyés. Le navire en question est le Perth qui lutte contre les incendies et les voies d’eau, il est alors balayé par une pluie d’obus américains. De nouveaux incendies éclatent et le navire prend beaucoup de gîte quand Scott se rend compte de son erreur. Malheureusement, les artilleurs du Perth répliquent et une salve « chanceuse » traverse la passerelle du San Francisco tuant Scott et plusieurs de ses officiers. Les Australiens se rendent compte eux aussi de leur erreur et cessent le feu.

À 5 h 20, les destroyers de la Task Force 64 tombent sur l’escorte du convoi japonais, le croiseur Kashii — encombré de soldats — prévient son escorte. Les destroyers Yūnagi, Hasu, Kuri et Tsuga chargent vers l’ennemi alors que le croiseur Nagara et les destroyers Akigumo, Kazagumo, Makigumo et Yugumo (10ème Division) sont appelés à l’aide. Les destroyers américains lancent un salve de torpilles en direction du Kashii qui est pulvérisé par quatre explosions ainsi que le Hasu. Les Américains sont alors pris par surprise par les destroyers de la 10ème Division, dont les torpilles font des ravages. L’USS Laffey est touché par deux torpilles et explose, le Buchanan est touché par une torpille et commence rapidement à couler. Les croiseurs Helena et Nashville arrivent à la rescousse et surprennent les Japonais par un tir puissant et précis qui endommage et incendie les destroyers Yugumo et Makigumo. Le premier coulera un peu plus tard pendant que le second devra être sabordé.

Mais la bataille s’achève abruptement lorsque l’USS San Francisco se conforme aux appels de Crace qui lui demande de le rejoindre au sud de Savo. Les Américains ne savent pas qu’ils viennent de louper l’occasion de couler les transports japonais, mais les renforts japonais arrivent pour couvrir la fin de l’évacuation.

Retrait des belligérants

Crace rassemble ses forces et celles de l’US Navy et bat en retraite. Tanaka prend le commandement de l’opération KE pendant que Kondo reçoit des soins. Les transports japonais débordent de soldats qui ont du mal à croire qu’ils ont survécu. Au lever du soleil, les avions de Rabaul — aidés par une météo médiocre — viennent couvrir les transports japonais qui quittent leur mouillage avec un peu de retard. Plus de 7000 hommes ont été évacués.

Les Dauntless d’Henderson Field parviennent à trouver et achever le Oi ainsi que le Kako et endommagent un peu plus de Takao, ou Kondo est soigné. Enfin le Kinu, ne pouvant être sauvé est sabordé.

Enfin d’après-midi, le Hobart est achevé par deux torpilles du sous-marin japonais I-26 qui était en maraude dans la zone.

Pertes et Conséquences

Les alliés ne le savent pas encore, mais ils viennent de participer à la dernière bataille navale de la campagne de Guadalcanal. Malgré les pertes, la Marine impériale japonaise rencontre un nouveau succès en évacuant plus 7000 hommes en une nuit.

Les alliées ont perdu sept navires contre dix pour les Japonais, pertes qui seront plus faciles à remplacer pour les alliées que les Japonais.

L’incident entre le Perth et le San Francisco ne passera pas inaperçu dans l’opinion publique, surtout du côté australien. Cette affaire fera oublier le fait que Crace n’a pas suivi son propre plan — se replier si l’ennemi est en force — alors que cela aurait pu éviter bien des pertes.

Les derniers combats sur l’île et les dernières évacuations

Dès le 28 novembre, les Japonais qui défendent la Matanikau décrochent par petits groupes et préparent des positions défensives sur chaque cours d’eau — en commençant par la rivière Poha — pour ralentir les Américains. Sur le Sea Horse, les Américains enclenchent une lente progression avec l’appui de l’artillerie et de l’aviation.

Les GI’s progressent sur le flan du Sea Horse.


Le 29 novembre, les derniers japonais sur le Sea Horse envisagent de lancer une charge « banzai » afin d’emporter le plus d’Américains possible. À 3 h du matin, sur la pente ouest de la colline a lieu la dernière charge de « l’homme au sabre ». Après quelques minutes d’un corps à corps sauvage qui balaye la première ligne américaine et atteint même la seconde, les Américains comptent moins de 50 morts. Les Japonais perdent la moitié des 200 hommes engagés. Toutefois, l’effet psychologique est flagrant, dans la journée les Marines et les GI’s se contentent de reprendre la position perdue et de bombarder la colline. La rumeur se répand que « l’homme au sabre résiste aux balles ». Sur la Matanikau, les Américains constatent que les Japonais ont « disparus », les rapports des différentes unités américaines signalent que de nombreuses positions japonaises se sont volatilisées. Le Major-Général Alexander Patch comprend alors que les transports japonais n’ont pas débarqué de renforts : « les Japs » ont quitté l’île. Des troupes et des chars sont envoyés en « patrouilles offensives » sur le front de la Matanikau, Patch exige que le Sea Horse soit nettoyé d’ici le 30 novembre à minuit.

Le 30 novembre, prétendant mener une opération de diversion, Sato et la centaine de survivants du 28ème Régiment de Reconnaissance quittent le Sea Horse et disparaissent dans la jungle. Toute la journée, sur la Poha, les Japonais se dérobent aux attaques américaines et disparaissent dans la jungle. À 18 h 30, le Sea Horse est officiellement aux mains des Américains, il n’y a aucun survivant japonais. Les dernières troupes japonaises seront évacuées de nuit par des destroyers, les derniers défenseurs de la Matanikau quittent l’île le 4 décembre 1942 et les hommes de Sato qui ont survécu à la bataille du Sea Horse sont évacués le 10 décembre 1942.

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