Extraits Wikipédia.

Isoroku Yamamoto, né le 4 avril 1884 à Nagaoka et mort 9 mai 1957 à Tōkyō, est une personnalité marquante de la Seconde Guerre mondiale et l’Histoire du Japon. Il est le stratège derrière la plupart des succès de la Marine Impérial Japonaise.
Il reste considéré comme un stratège brillant à la vision acérée qui avait très vite compris le potentiel des porte-avions et des sous-marins. Il avait aussi prédit que la supériorité japonaise ne durerait que six mois à un an dans le Pacifique ; la bataille de Midway, six mois après Pearl Harbor, lui donna raison. Sa fidélité à l’Empire fut indéfectible malgré sa claire perception de l’issue tragique qui serait celle de l’expansionnisme du Japon impérial.
Jeunesse
Isoroku Sadayoshi est né à Nagaoka dans la préfecture de Niigata. Son père, Takano Sadayoshi, était un samouraï de rang inférieur du han de Nagaoka. « Isoroku » est un ancien terme japonais qui signifie « 56 », soit l’âge de son père au moment de la naissance de son fils. En 1916, à l’âge de 20 ans, Isoroku fut adopté par la famille Yamamoto, dont il prit le nom, car il était courant que des familles sans fils adoptassent de jeunes garçons pour faire perdurer leur patronyme. En 1918, Isoroku épousa Reiko Misashi avec qui il eut quatre enfants : deux filles et deux fils.
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L’après Midway
Articles détaillés : Campagne des îles Salomon, Campagnes de Papouasie–Nouvelle-Guinée, Campagne du Pacifique Central, Batailles des îles Mariannes, Campagne de l’océan Indien, Invasion japonaise du Raj britannique
Dans ces mémoires, l’amiral Yamamoto raconte le cauchemar qui est venu le hanter durant plusieurs nuits suite à la défaite cuisante de la Marine impériale japonaise à Midway : « La défaite approche, je l’ai vu dans mes rêves. Nos terres ravagées par les flammes, des corps dans les rues, des villes réduites en cendres, la fin de notre nation. » Persuadé que la fuite en avant condamnera la nation, il se lance dans une cabale afin de renverser le militarisme japonais. Il s’associe avec le Gardien des sceaux privé du Japon Kōichi Kido et l’ancien Premier ministre Mistumasa Yonai. Si une bonne partie de l’état-major de la marine suit l’Amiral, des membres du corps diplomatiques et même de généraux opposés au Général Tōjō rejoignent la conspiration. Cette dernière prendra, à postériori le nom de « faction Heiwa » ou faction de la paix.
Le Plan de la Marine constitue alors à faire peser l’inévitable défaite de Guadalcanal sur l’armée afin de reprendre la main sur les opérations, tout en lançant plusieurs attaques dans le but de déstabiliser les alliés. Ainsi, les forces japonaises évacuent progressivement le sud-est du pacifique lors de l’opération KE à Guadalcanal et l’opération MO en Papouasie-Nouvelle-Guinnée avant de lancer un raid contre le Raj britannique. Ce dernier ouvrira la voie à une invasion partielle du Bengale par le Général Yamashita membre de la « faction Heiwa ». Alors que la panique gagne le Raj est que le ravitaillement de la Chine par les Alliés est menacé, les Américains se lance dans la reconquête du Pacifique sud devant mener, comme l’espère Isoroku Yamamoto, à une bataille décisive, qui, coïncident avec le renversement du gouvernement du Général Tōjō, devrait permettre de négocier la fin du conflit.
Ainsi, les Américains libèrent facilement le nord de l’Océanie et le pacifique central, à l’exception des îles Gilbert où la bataille de Tarawa est un véritable bain de sang. Début 1944, comme l’espèrerait Yamamoto, les Américains s’engagent dans la bataille des îles Mariannes, la bataille décisive tant attendue. Alors que la bataille commence, un « coup d’état » est lancé à Tōkyō afin de déposer le militariste Hideki Tōjō.
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Après-guerre et carrière politique
Après la guerre, alors que les procès d’après-guerre s’ouvrent et que la transformation du pays s’amorce, l’Amiral devenu héros de la nation se retrouve très vite mêlé à la vie politique. Devenu Chef d’état-major de la Marine, il entre en politique en tant que ministre de la Marine puis ministre de la guerre (les ministères de l’Armée et de la Marine ayant été dissous). Il œuvre pour une réduction de format des forces armées japonaises accompagné d’une modernisation complète. Ce qui permet de maintenir l’industrie d’armement active alors que de nombreux Japonais retournent à la vie civile.
Sa popularité immense, certaine parle même de pression populaire, le pousse à rejoindre le Parti Progressiste du Japon (Nihon Shimpotō). Le 24 mai 1947, il accepte le poste de Premier ministre, mais il ne reste en poste qu’un an et demi. Période durant lequel il nomme son ami Teikichi Hori au ministère de la Défense. Entre temps, le Parti Progressiste a fusionné avec le Parti démocrate du Japon (Minshutō) et le Parti Coopératif Démocratique du Japon (Kyōdō Minshutō) devenant le « super » Parti Libéral Démocrate « Jiyūminshutō ». Le héros de guerre est alors poussé à la démission par un des propres poulains, Shigeru Yoshida. L’Amiral se retire alors totalement de vie politique et ne fera parler de lui que pour la sortie de ses mémoires.
L’historien politique spécialiste du Japon François Dion estime qu’Isoroky Yamamoto était, comme il l’a lui-même déclaré, un homme politique médiocre. Selon, François Dion, Yamamoto, très populaire, est entouré, au sein du parti progressiste, des esprits politiques les plus brillants du moment. Esprits sur lesquels il se reposera durant ses 18 mois au pouvoir. Brillant tacticien sur le plan militaire, il reste trop honnête et sincère pour ne pas se faire dépasser par ses propres alliés. C’est ainsi que Yamamoto qui charge Shigeru Yoshida d’unir le Parti Progressiste, le Parti démocrate et le Parti Coopératif Démocratique fait de Yoshida le nouvel homme fort du tout puissant Parti Libéral Démocrate qui conduira le héros à la démission.
Décès
Isoroku Yamamoto meurt assassiné le 9 mai 1957, abattu par un ultra nationaliste, Sasai Hashimoto, proche de l’ancienne clique du Général Tōjō, alors qu’il faisait son marché.
Saburo Hashimoto était le fils de Sasai Hashimoto, un pilote de la marine mort durant la bataille des îles Mariannes. Une légende invérifiable prétend que Saburo Hashimoto est le dernier pilote de la marine à avoir été tué durant le conflit. D’autres sources, tout aussi invérifiables, font de lui le dernier kamikaze du conflit. En réalité, les seules informations officielles sont qu’il est disparu au combat, les circonstances de sa mort n’ayant jamais été clarifiées.
Une partie de ses cendres est enterrée dans le cimetière public de Tama à Tokyo, le reste se trouve auprès de ses ancêtres au temple Chuko-Hi à Nagaoka.
Son assassin est condamné à mort le 14 septembre 1962 et est exécuté par pendaison le 10 mai 1967.
Personnalité et vie privée
Yamamoto et sa femme, Reiko, ont eu quatre enfants : deux fils, nommés Yoshimasa, né en octobre 1922 et Tadao, né en novembre 1932, et deux filles, Sumiko, née en mai 1925 et Masako, née en mai 1929.
Héros national, Yamamoto n’en est pas moins homme ayant des faiblesses. Il est un joueur invétéré, pratiquant le go, le shogi, le billard, le bridge, le mah-jong et le poker. Ses mémoires révèlent qu’après la guerre, il a pendant un temps envisagé de se rendre à Monte-Carlo pour faire fortune aux jeux et ouvrir un casino. Cette passion le suit en politique, puisqu’il tente de proposer à son gouvernement une loi plus favorable aux jeux d’argent, un domaine très strictement encadré au Japon. Après son mandant de Premier ministre, il aurait, selon certaines rumeurs, envisagé d’ouvrir un casino à Saipan, dans les îles Mariannes, ou de se lancer dans la restauration dans sa ville natale de Nagaoka.
Yamamoto appréciait la compagnie des geishas, et sa femme Reiko a révélé au public japonais en 1966 que son époux était plus proche de sa geisha préférée Kawai Chiyoko que d’elle, ce qui a suscité une certaine controverse. En 1957, sur le chemin du cimetière, le cortège funéraire de l’amiral est passé devant les quartiers où résidait Kawai Chiyoko.
Isoroku Yamamoto a perdu deux de ses doigts lors de la bataille de Tsushima. Il était surnommé « 80 sen » par les geishas, car elles faisaient payer 100 sen pour une manucure.
L’amiral s’est efforcé de réhabiliter son meilleur ami Teikichi Hori au point de le nommer ministre de la guerre, durant sa courte période à la tête du gouvernement. Hori avait été exclu de la marine pour avoir soutenu le traité naval de Washington. Après la mort de Yamamoto, ceux qui l’idolâtraient voulaient construire un sanctuaire en l’honneur de l’Amiral. Teikichi Hori et Reiko Yamamoto s’opposèrent à cette idée, estimant que l’amiral n’aurait pas aimé être vénéré comme un dieu.
Titres et décorations
Après la guerre, Isoroku Yamamoto reçoit le litre honorifique de Gensui, équivalent du titre de Grand Amiral en occident, de la main même de l’Empereur Showā. Il est le dernier récipiendaire de ce titre.
Il est aussi Grand cordon de l’ordre du Chrysanthème, Grand cordon de l’ordre du Soleil levant avec les fleurs de Paulownia, Grand cordon de l’Ordre du Trésor sacré, Première Classe de l’ordre du Milan d’or.
En France, il est grand-croix de la Légion d’honneur.
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