La bataille pour Henderson Field

Extraits de « Un océan de feu : La guerre du pacifique 1941-1944 » — Joe Chevalier — BBG Publishing.

La mise en place des renforts.

Alors que les renforts japonais se regroupent à l’ouest de la rivière Matanikau, les forces américaines se concentrent sur la consolidation et le renforcement de leurs défenses du périmètre de Lunga. Le 14 septembre 1942, le général Vandegrift déplace le 3ème Bataillon du 2ème Régiment de Marines de Tulagi vers Guadalcanal. Le 18 septembre, un convoi allié amène 4 157 hommes de la 3ème Brigade provisoire de Marines (composée du 7ème Régiment de Marines plus un bataillon du 11ème Régiment de Marines et quelques unités complémentaires d’appui), 137 véhicules, des tentes, du kérosène, des munitions, des rations et des équipements du génie sur Guadalcanal. Ces renforts cruciaux permettent à Vandegrift d’établir, à partir du 19 septembre, une ligne de défense ininterrompue autour du périmètre de Lunga. Vandegrift procède également à quelques changements dans le commandement supérieur de ses unités combattantes, ordonnant notamment le transfert hors de l’île de plusieurs officiers ne répondant pas à ses critères de performance, provoquant ainsi la promotion de jeunes officiers qui ont fait leurs preuves depuis le début de la campagne. L’un de ceux-ci est le colonel récemment promu Merritt Edson qui est placé à la tête du 5ème Régiment de Marines.

Entre le 14 et le 27 septembre, une accalmie se produit dans la guerre aérienne au-dessus de Guadalcanal, aucun raid aérien japonais n’ayant lieu en raison de la mauvaise météo. Ces quelques jours sont mis à profit par chacun des deux camps pour renforcer ses unités aériennes. Les Japonais livrent ainsi 85 chasseurs et bombardiers à leurs unités de Rabaul, tandis que les Américains envoient 23 chasseurs et avions d’attaque à Henderson Field. Le 20 septembre, les Japonais comptabilisaient un total de 117 appareils à Rabaul tandis que les Alliés comptaient 71 appareils à Guadalcanal. La guerre aérienne reprend le 27 septembre avec un raid japonais qui est contré par les chasseurs de l’US Navy et des Marines basés à Henderson Field.

Les opérations le long de la Matanikau.

Vandegrift et son état-major savent que les troupes de Kawaguchi ont battu en retraite vers une zone à l’ouest de la Matanikau et que de nombreux groupes de trainards japonais sont éparpillés dans toute la région située entre le périmètre de Lunga et la rivière. Grâce aux renforts arrivés le 18 septembre, Vandegrift peut enfin envisager une stratégie autre que purement défensive. C’est pourquoi il décide de conduire une nouvelle série d’opérations au moyen de petites unités autour de la vallée de la Matanikau. L’objectif de ces opérations est de nettoyer la partie orientale de la Matanikau des troupes japonaises dispersées et de maintenir le corps de bataille principal des soldats japonais sous pression, pour l’empêcher de consolider ses positions si près des principales défenses des Marines à Lunga Point.

La première opération des Marines, une attaque contre des forces japonaises à l’ouest de la Matanikau, conduite entre le 23 et le 27 septembre par des éléments de trois bataillons des Marines, est repoussée par les troupes de Kawaguchi sous le commandement d’Akinosuke Oka. Le 23 septembre, les Marines commencent une poussée pour établir des positions défensives le long de la rivière Matanikau, à l’ouest de la position américaine. L’attaque au sol est combinée avec un petit assaut amphibie sur le flanc. Pourtant, Vandegrift se rend rapidement compte que les forces japonaises sont plus importantes et mieux installées qu’il ne l’a estimé, ainsi l’assaut américain est repoussé. Au cours de l’action, trois compagnies de Marines sont même encerclées par les forces japonaises près de Point Cruz (ouest de la Matanikau). Elles subissent de lourdes pertes et s’échappent in extremis avec l’assistance du destroyer USS Monssen ainsi qu’une péniche de débarquement qui assure leur évacuation. Vendergrift comprend alors que les Japonais sont très nombreux et préparent une attaque. Il en informe l’État-major et prépare ses défenses.

La bataille pour Henderson Field.

Grâce à l’opération HA, les Japonais ont procédé au transfert de 17 500 hommes vers Guadalcanal, mettant à disposition du Général Harukichi Hyakutake plus de 20 000 hommes pour son opération visant à reprendre Henderson Field aux Américains. L’État-major de l’Armée impériale a exigé qu’Henderson Field soit repris au plus vite. En réalité, l’Armée ne souhaite pas perdre la face devant le Marine qui a remporté un gros succès lors de l’opération HA. Ces ordres vont pousser Hyakutake à précipiter son opération.

En raison du renforcement des positions américaines le long de la rivière Matanikau, les Japonais décident qu’une attaque le long de la côte représenterait un coût et une difficulté prohibitifs. C’est pourquoi Hyakutake décide que l’axe principal de son attaque partira du sud d’Henderson Field, il pense que la question sera réglée en trois jours. Sa 2ème Division (augmentée des troupes de la 38ème Division) sous les ordres du Lieutenant-Général Masao Maruyama, forte de 7 000 hommes répartis en trois régiments d’infanterie de trois bataillons chacun, reçoit l’ordre de traverser la jungle à pied et d’attaquer les défenses américaines à partir du Sud, en longeant la rive est de la rivière Lunga. La date de l’attaque est fixée au 25 septembre, puis décalée au 26.

Cependant, afin de faire diversion et protéger ainsi la préparation de l’attaque principale par le Sud, Hyakutake prévoit de lancer une attaque par l’ouest du périmètre le long du corridor côtier, sous les ordres du major général Tadashi Sumiyoshi avec cinq bataillons d’infanterie (environ 2 900 hommes) appuyés par de l’artillerie lourde. Les Japonais estiment alors les effectifs américains à 10 000 hommes alors qu’en réalité ils s’élèvent déjà à plus de 18 000.

Le 12 septembre 1942, une compagnie japonaise du génie débute l’ouverture d’une piste, appelée « la route Maruyama », à partir de la Matanikau en direction de la limite sud du périmètre américain de Lunga Point. La piste, longue de 24 kilomètres traverse des terrains parmi les plus difficiles de Guadalcanal, incluant plusieurs rivières et cours d’eau, des ravins profonds et boueux, des crêtes abruptes. Le tout au cœur d’une végétation tropicale très dense. Le 16 septembre, la 2éme Division débute sa progression le long de la route Maruyama.

Le 25 septembre, les forces de Maruyama luttent toujours contre la jungle pour atteindre les lignes américaines. Dans la soirée, après avoir appris que ses forces doivent maintenant gagner leurs positions d’attaque, Hyakutake reporte l’attaque au 26 septembre à 19 h. Les avions américains en maraude détectent les mouvements de troupes (au prix d’un des leurs), mais les Américains restent totalement ignorants de l’axe d’approche des forces japonaises, mais se préparent à une offensive ennemie. Pendant ce temps, trois hommes du 28ème Régiment de reconnaissance japonais parviennent à capturer un soldat américain en s’infiltrant dans le dispositif US. L’un des Japonais impliqués dans l’opération est le lieutenant Sato, qui donnera naissance à la légende de « l’homme au sabre ».

Sumiyoshi est informé par l’état-major de Hyakutake du report de l’offensive au 26 septembre, mais n’est pas en mesure de contacter ses troupes pour les en informer. Ce faisant, au crépuscule du 25 septembre, 2 bataillons du 4ème Régiment d’infanterie et les 9 chars de la 1ère Compagnie de chars indépendante lancent leur assaut par l’ouest sur les défenses des Marines américains à l’embouchure de la Matanikau. Le feu de l’artillerie et de l’infanterie des Marines parvient à repousser les attaques, détruisant tous les chars et tuant de nombreux soldats japonais tandis que les Américains ne subissent que des pertes légères.

Finalement, tard dans la journée du 26 septembre, les forces de Maruyama atteignent le périmètre américain de Lunga. À minuit, le 28ème Régiment de reconnaissance mène deux opérations de diversion, à chaque extrémité du front. Seule l’une des deux compagnies désignées atteint sa position, la diversion est une charge furtive, mais les Américains répliquent avec leur artillerie, pensant être face à l’attaque principale. Le combat dure deux heures et se termine au corps à corps. Seuls dix Japonais y survivent laissant 300 de leurs camarades derrière eux, les Américains ne perdent que quatre des leurs. Quoi qu’il en soit, malgré les pertes, la diversion est un succès.

À 0 h 30, Hyakutake lance l’attaque principale. À 2 h 20, la deuxième opération de diversion est prête à commencer, car la compagnie a enfin atteint sa position près de Koli Point. Seulement, ce n’est plus une diversion qu’il faut lancer puisqu’entre-temps l’assaut principal a déjà commencé. Toutefois, la zone d’attaque du 28ème Régiment de Sato et ses hommes est moins défendue et la percée est fulgurante. Peu avant 3 h 30, Kamui Sato et ses hommes attaquent le poste de commandement avancé du Colonel Marston d’abord au mortier suivit d’une charge banzai. Peu après, l’attaque principale japonaise perce le front de la Matanikau sur une largeur de 200 mètres. Hyakutake exulte et envoie des troupes supplémentaires pour élargir la percée.

Suite à la mort de son adjoint, Vandegrift reprend les choses en main. Les défenseurs se ressaisissent et au lever du soleil, l’avancée japonaise est stoppée. Hyakutake est d’humeur triomphale, pourtant sa situation n’est pas aussi bonne qu’il y parait. L’attaque de Koli Point est un échec total et les troupes japonaises se sont fait tailler en pièce, la percée de la Matanikau bien que réelle se heurte à une défense inexpugnable. Pendant ce temps, Sato et ses hommes — à court de munitions — disparaissent dans la jungle. Toute la journée, les positions japonaises sont sous le feu de l’artillerie et de l’aviation américaine, de nombreuses pièces d’artillerie japonaises sont détruites.

Dans la nuit du 26 au 27, alors que les Japonais se préparent à lancer une nouvelle attaque, ils sont surpris par un déchaînement furieux de l’artillerie américaine. Après 3 heures infernales, sous le feu américain, Hyakutake met fin à sa tentative d’attaque, au même moment les Marines lancent plusieurs contre-attaques. À 7 h 30, la percée de la Matanikau a été contrée et les Américains entament le nettoyage des poches de résistance nippones avec l’appui de l’aviation. Les arrière-gardes japonaises et les poches de résistance feront durer les combats jusqu’à 17 h 30. Sato et dix-sept survivants du 28ème Régiment continuent de se faufiler entre les attaques américaines.

Plus de 1 800 hommes de Maruyama sont tués au cours des attaques. Les Américains perdent près de 800 hommes, dont 400 rien que pour le 8ème Régiment de Marines. Durant ces mêmes jours, les appareils d’Henderson Field défendent la position contre des attaques aériennes et navales japonaises, détruisant 14 avions et coulant le croiseur léger Sendai.

Environ la moitié des survivants de Maruyama reçoit l’ordre de se retirer vers la haute vallée de la Matanikau tandis que le 230ème Régiment d’infanterie sous les ordres du colonel Toshinari Shoji est envoyé vers Koli Point, à l’est du périmètre de Lunga. Les éléments de tête de la 2ème Division parviennent au quartier général de la 17ème Armée dans la région de Kokumbona, à l’ouest de la Matanikau le 5 octobre 1942. Le même jour, l’unité de Shoji parvient à destination et y établit un camp. Décimée par les morts au combat, les blessés, la malnutrition et les maladies tropicales, la 2ème Division est incapable de participer à de nouvelles actions offensives et cantonnée au rôle de force défensive le long de la côte. Au total, les Japonais perdent entre 2 500 et 3 200 hommes au cours de ces combats, en comptant les blessés et les malades Hyakutake ne dispose que de 2 000 hommes en état de combattre.

Épuisés, les deux camps pansent leurs plaies. Une trêve tacite s’installe pour plusieurs jours. Ayant perdu toutes illusions sur la possibilité de reconquérir l’île, Hyakutakese fera dès lors le meilleur avocat d’un abandon de Guadalcanal.

Extrait de « Les Shoguns de l’Ombre : Kido et Yamamoto mettent fin à la guerre du Pacifique » — Shichiro Shoryu & Eugene Thornton — Édition Ackerman.

Le rapport terrifiant d’Hyakutake sur l’échec de l’offensive sur Henderson Field était l’opportunité qu’attendaient Kido et Yamamoto. L’un et l’autre plaidèrent pour un retrait de Guadalcanal. Surtout, le Marquis Kido demanda à ce que les opérations dans le Pacifique et le Pacifique Sud passent sous le commandement de la Marine.

Le 12 octobre 1942, la Marine Impérial Japonaise propose officiellement l’abandon de Guadalcanal. Au même moment, plusieurs officiers d’état-major de l’Armée au Quartier Général Impérial suggérèrent également que de nouveaux efforts pour reprendre Guadalcanal sont impossibles. Une délégation d’état-major du Quartier Général Impérial se rend à Rabaul le 19 octobre pour évaluer la situation. De retour à Tōkyō la délégation recommande l’abandon de Guadalcanal, la Marine se voit confier la mission d’organiser l’opération.

Le 28 octobre, le Marquis Kido et les amiraux Yamamoto et Nagano informent personnellement l’Empereur Shōwa de la décision d’abandonner Guadalcanal. Le 31 octobre, l’Empereur approuve formellement la décision et — sur recommandation du Marquis Kido — exige que les opérations dans le Pacifique et le Pacifique Sud passent entièrement sous commandement de la Marine. Les Japonais commencent secrètement à préparer leur évacuation, appelée Opération KE, qui doit débuter au cours de la dernière partie du mois de novembre 1942.

Kōichi Kido relate dans ces mémoires sa rencontre avec le Premier ministre Tōjō. Lorsque ce dernier ressortit de l’entretien au cours duquel l’Empereur lui imposa sa décision : « J’attendais que l’Empereur termine son entretien avec le Premier ministre afin de pouvoir m’entretenir avec Sa Majesté de certains sujets. À sa sortie, Tōjō furieux me demanda pourquoi ces décisions avaient été prises sans lui et sans tenir compte de ses recommandations. Trop content de cette opportunité de lui montrer son incompétence, je lui expliquais alors que l’Empereur était fatigué des échecs répétés de l’Armée ces derniers mois. Tōjō répliqua alors que ce n’était pas en battant en retrait que la guerre serait gagnée et que la Marine devait elle aussi songer à attaquer. Je ne me suis donc pas gêné pour lui expliquer la situation : la Marine avait remporté un franc succès lors de l’opération HA, suite à quoi l’Armée avait perdu plus 3 000 hommes lors de l’offensive sur Henderson Field. J’ajoutais que ce n’était pas des paysans chinois que nos troupes affrontaient, mais des Occidentaux entraînés et bien équipés. La Marine avait évacué sans perte les troupes que l’Armée avait abandonnées dans les îles aléoutiennes. Tout simplement, je lui rappelais que c’était lui et sa faction qui nous avait lancé dans cette guerre et qu’il était incapable de la gagner face à un pays dont la puissance industrielle était 6 à 10 fois supérieur à la nôtre. Que les succès récents avaient été emportés par ou grâce à la Marine qui s’était opposée à l’entrée en guerre contre les États-Unis. Enfin pour lui faire peur, je lui expliquais qu’il pouvait s’estimer heureux que l’Empereur se soit contenté de ne pas le consulter plutôt que de le limoger. Visiblement vexé, le Premier ministre tourna les talons puis quitta les lieux sans même saluer. Il n’imaginait pas l’ampleur des mensonges que je lui racontais, car je venais tout simplement d’outrepasser l’autorité de l’Empereur. »

Comme le dit Kido, il venait de disposer de l’Empereur à sa guise, et cela dans le but de le protéger. C’était le début d’un processus visant à isoler l’Empereur afin de le protéger de l’Armée.

Les expérimentations du Tōkyō Express
Extrait de « La Marine impériale japonaise et la Seconde Guerre mondiale ».
Après l’opération HA, le Tōkyō Express reprend ses opérations de ravitaillement nocturne, toutefois Yamamoto avait demandé à son État-Major de trouver des moyens pour réduire l’exposition des navires. Ainsi en attendant l’Opération KE, les troupes japonaises à Guadalcanal seront ravitaillées par de nouveaux moyens. Les sous-marins : le I-5 et le I-6 s’équipent de conteneurs étanches en caoutchouc, les conteneurs sont détachés du sous-marin aux abords de l’île et repêché par les vedettes japonaises présentes sur place. Les destroyers : le matériel et les vivres sont disposés dans les bidons alignés sur le pont du destroyer et attachés les uns aux autres. Le destroyer navigue à vive allure vers la zone souhaitée et la cordée de bidons est jetée par-dessus bord lors d’un virage sec. Il revient encore une fois aux troupes de Guadalcanal de repêcher la cargaison. Bien que plus discrètes et combinées aux méthodes classiques, ses deux méthodes ne seront pas suffisantes pour ravitailler correctement les troupes de Guadalcanal.

Offensive américaine sur le Sea Horse et préparation de l’évacuation japonaise.

Extraits de « Un océan de feu : La guerre du pacifique 1941-1944 » — Joe Chevalier — BBG Publishing.

Suite à la bataille d’Henderson Field, les Américains accélèrent l’arrivée des renforts, car les troupes présentes à Guadalcanal — surtout la 1ère Division de Marines — sont épuisées par les combats et les conditions locales. L’US Army envoie le 26ème Corps (2ème Division de Marines, 25ème Division d’Infanterie et la Division Americal) commandé par le Major-Général Alexander Patch pour relever les troupes de Vandergrift. À terme, les Américains prévoient d’avoir 50 000 hommes sur l’île d’ici à fin janvier.

De leur côté, les Japonais — informé de la décision de retrait — préparent de solides défenses et reçoivent quelques renforts et provisions par le Tōkyō Express. Toutefois, la Marine a été claire, l’Opération KE sera la dernière opération d’envergure dans les Salomon.

L’aviation japonaise basée à Rabaul, va multiplier les raids au-dessus d’Henderson Field pour tenter d’affaiblir les Américains et surtout pour ne pas les laisser imaginer qu’une opération de retrait se prépare. Pendant ce temps, Yamamoto et Nagumo travaillent sur les plans de l’opération KE. Nagumo est en délicatesse avec une partie de l’État-major impérial, Yamamoto soucieux de protéger son allié lui adjoint les services de ses protégés, le contre-amiral Kameto Kuroshima et le capitaine Ichiro Taki. Kuroshima est chargé d’établir le plan global et détaillé. Taki, qui l’assiste dans cette tâche, sera chargé d’assister Nagumo dans l’exécution de l’évacuation, directement sur le terrain.

Le 13 novembre, Ichiro Taki arrive à Guadalcanal pour préparer l’évacuation avec le Général Harukichi Hyakutake. Il est accompagné d’un bataillon de volontaires des SNLF pour jouer le rôle d’arrière-garde pour l’opération d’évacuation KE. Taki et Hyakutake se rendent vite compte qu’ils vont devoir sacrifier une partie des soldats pour en sauver le plus grand nombre. Les défenseurs du Sea Horse (position composée des collines 43 et 44) comptent trop de blessés et de malades, ils sont donc sacrifiés. Les troupes se trouvant le long de la Matanikau seront — en partie — évacuées, 800 hommes resteront sur place pour mener des opérations de retardement jusqu’au Cap Espérance en utilisant les cours d’eau comme ligne d’arrêt. S’ils survivent jusque-là, des destroyers viendront les évacuer de nuit. Tout le reste des troupes doit entamer son retrait, mais en se déplacent uniquement de nuit. L’ensemble des unités concernées est informé de leurs nouveaux ordres le 14 novembre.

Pendant ce temps, les Américains ont quasiment terminé leurs préparatifs en vue de leur offensive. L’offensive américaine sur le Sea Horse, prévue pour le 15 novembre est repoussée au 16. Les avant-gardes américaines n’ont pas réussi à ouvrir de passage sur les petits fleuves (la plupart — sinon la totalité — n’ont pas de noms) menant à la colline. Les Marines reviennent avec de lourdes pertes et parlent à nouveau du « type au sabre ». En effet, toute la journée Sato a mené ses hommes sur les points de passage les plus probables et a attendu discrètement les Américains avant de leur tendre des embuscades sanglantes.

Le 17 novembre, les Américains détectent des mouvements japonais sur le front de la Matanikau. Ils pensent qu’une nouvelle offensive se prépare. En fait c’est tout le contraire, la moitié des Japonais décrochent vers les plages de Tassafaronga en vue de l’évacuation. La bataille du Sea Horse reprend, les Américains déclenchent un déluge de bombes et d’obus qui laboure les pentes des collines et pulvérise la végétation. Pourtant les Japonais subissent très peu de pertes. Pire, le chaos causé par les bombardements a renforcé le camouflage des fortifications japonaises.

Bombardement américain sur le Sea Horse.


À 11 h, les Américains débutent l’ascension du versant ouest du Sea Horse pour une diversion. Immédiatement, ils font face à une pluie de balles, les pertes sont élevées et l’attaque s’enlise. Pire le soutien aérien réclamé en urgence fait des victimes dans les rangs US. L’attaque principale est lancée à midi — avec une heure d’avance — pour soulager les troupes de diversion bloquées sous un feu d’enfer. Plus prudents que lors des tentatives précédentes, les Américains arrivent à mi-pente du Sea Horse en deux heures, ils sont alors surpris par une charge japonaise composée d’une cinquantaine d’hommes ; à leur tête « l’homme au sabre ». Sato et ses hommes font un véritable massacre et regagnent leur position. Les Américains jettent l’éponge.

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