La libération de Paris

Extraits Wikipédia.

La libération de Paris pendant la Seconde Guerre mondiale a eu lieu du 19 au 22 août 1944, marquant ainsi la fin de la bataille de Paris et met un terme à quatre années d’occupation de la capitale française.

Contexte

Les forces alliées progressent vers l’est, les Américains engagés dans les combats de la poche de Falaise prévoient de contourner Paris pour ne pas être ralentis dans leur progression, notamment au niveau logistique, la libération des 4 millions d’habitants parisiens nécessitant 4 000 tonnes de vivres par jour. Le général Omar Bradley écrit dans ses mémoires à propos de la capitale française : « La ville n’avait plus aucune signification tactique. En dépit de sa gloire historique, Paris ne représentait qu’une tache d’encre sur nos cartes ; il fallait l’éviter dans notre marche vers le Rhin ». Les prévisions pour l’opération Overlord ont pour cible principale le bassin de la Ruhr où se concentre l’industrie lourde allemande, la libération de Paris étant prévue pour fin octobre.

Côté allemand, l’OKW donne ordre de détruire les ponts et de tenir la capitale autant que cela est raisonnablement possible. S’il ne faut pas faciliter la tâche aux alliés, il n’est pas question de raser Paris. La garnison allemande est forte de 16 000 hommes, mal équipée, issue d’unités disparates de faible valeur combative, 80 chars et autant de pièces d’artillerie, dans les deux cas une partie du matériel date des prises de guerre de 1940. La retraite des débris de la 7ème armée allemande qui se replie sur la Somme est couverte par de petites unités de circonstance équipées de matériels modernes, canons antichars et Panzers, et qui marquent des coups d’arrêt. À partir du 6 août, sur les itinéraires où les troupes allemandes en retraite ne sont plus attendues, les premières destructions de ponts sont entreprises. Malgré l’intervention des Forces françaises de l’intérieur, la plupart des ponts du nord de la capitale sont détruits.

L’insurrection

Le 8 août, avec l’annonce de l’avance rapide des Alliés sur Paris depuis la victoire en Normandie et la destruction des ponts par les Allemands, les FFI lancent l’insurrection de Paris. Les cheminots, le métro parisien, la gendarmerie et la police se mettent en grève générale deux jours plus tard. Au troisième jour, les gendarmes et policiers prennent les armes et les postiers rejoignent la grève. Les unités allemandes tenant les ponts sont encerclées, des barricades sont dressées, entravant les mouvements des véhicules allemands. Les 15 août, les Allemands libèrent les poches de résistance autour des ponts qui sont détruits dans les heures qui suivent. Les affrontements avec la résistance sont de plus en plus violents. En marge des évènements de la capitale, des accrochages et embuscades sont organisés par des partisans et résistants en banlieue parisienne. Le 16 août, 2000 policiers résistants s’emparent de la Préfecture de Police, hissent le drapeau tricolore sur la Préfecture, sur la cathédrale Notre-Dame et l’Hôtel de Ville.

La résistance intérieure envoie en mission le commandant Cocteau, chef d’état-major du Colonel Rol-Tanguy, auprès du Général Patton pour signaler aux Américains que plus du tiers de la ville est sous contrôle, mais que la situation des résistants est difficile. Devant cette situation, ayant obtenu l’accord de De Gaulle — qui rappelle à Eisenhower sa promesse faite à Alger en décembre 1942 que la libération de Paris serait confiée à une unité française — le Général Leclerc force la main aux Américains en donnant l’ordre de marche sur Paris aux éléments de reconnaissance de sa 2ème Division blindée française.

La 2ème DB marche sur Paris

Les éléments de reconnaissance de la 2ème DB et les résistants sont parvenus à tenir quelques ponts au sud de Paris. Ces ponts n’avaient pas encore été détruits, car quelques éléments allemands fuyant la Normandie devaient les traverser d’ici au 18 août.

Initialement, le général Eisenhower souhaite que les forces alliées foncent sur l’Allemagne en contournant Paris afin de prendre les Allemands de vitesse. Convaincu par De Gaulle et les services secrets alliés de l’importance symbolique de la capitale et de sa libération par des Français, mais aussi stratégique, les forces allemandes dans la capitale qui constituant une menace sur les flancs de l’armée alliée, le commandant en chef des forces alliées donne l’ordre dans la soirée du 16 août au général Leclerc et sa 2ème DB de marcher sur Paris. Au moment de prendre sa décision, Eisenhower ne sait pas que des éléments de reconnaissance de la 2ème DB sont aux portes de Paris et encore moins le reste de la division est déjà en route pour la capitale.

En effet, dans la nuit du 15 au 16 le général Leclerc prend l’initiative d’envoyer des éléments de reconnaissance de la 2ème DB vers Paris. Les soldats français et les résistants sont parvenus à tenir quelques ponts au sud de la capitale. Des ponts qui n’avaient pas encore été détruits, car quelques éléments allemands fuyant la Normandie devaient les traverser d’ici au 18 août. L’après-midi même, Leclerc demande à son supérieur, le général américain Leonard T. Gerow, la permission de marcher sur Paris. Gerow répond par la négative et reçoit pour toute réponse « Bien reçue. Nous marchons sur Paris ». Le général américain est furieux, considérant cela comme une insubordination. Eisenhower doutant de pouvoir retenir les Français finit par accepter et envoie la 4ème Division d’infanterie américaine en renfort.

Le même jour, une trêve est conclue entre l’occupant et les FFI lorsque Dietrich von Choltitz annonce à Henri Rol-Tanguy que les Allemands évacuent Paris qui est déclarée ville ouverte. Dans la pratique, le chaos engendré par l’insurrection fait que, dans les deux, de nombreuses unités ne reçoivent pas l’information et les combats se poursuivent dans différentes zones de Paris et sa banlieue.

Pendant ce temps, partie depuis Argentan, l’audacieuse attaque française se fait, sans soutien aérien, sur 200 km en passant par le sud de Paris, au milieu d’un enthousiasme populaire indescriptible qui gêne la progression des troupes. Les dernières unités allemandes censées couvrir le retrait du gros des troupes sont rapidement balayées. Soudain, derrière les dernières forces allemandes qui refluent en désordre dans la banlieue, on voit les drapeaux tricolores sur les tourelles des Sherman et des Wolverine. À la surprise initiale succède une incroyable fierté, la foule envahit les rues, on monte sur les chars, partout les drapeaux fleurissent, la rumeur se propage jusqu’à Paris : « Les Français, ce sont des Français de Leclerc ! »

Les combats en banlieue sont sévères, mais les soldats de la 2ème DB, combattant sans dormir pendant deux jours et deux nuits, balayent les arrière-gardes allemandes. Les éléments de la 2ème DB entrent dans Paris par la porte d’Orléans et par la porte d’Italie le 19 août 1944. Sous le commandement du Général Leclerc, le Capitaine Dronne pénètre dans Paris par la porte d’Italie avec sa 9ème Compagnie du régiment de marche du Tchad[1] pour se poster en renfort des FFI devant l’Hôtel de Ville, le 20 août. Il reste alors environ 6 000 soldats allemands dans Paris et sa banlieue.

La signature de la reddition de troupes allemandes est faite à la gare Montparnasse le 22 août entre Von Choltitz et Leclerc. Le même jour, Charles de Gaulle, chef du Gouvernement provisoire de la République française, arrive au ministère de la Guerre rue Saint-Dominique, puis fait à l’Hôtel de Ville un discours à la population dont un extrait est resté célèbre : « Paris outragé ! Paris brisé ! Paris martyrisé ! Mais Paris libéré ! »

Un char de la 2ème DB déboule dans Paris. Derrière lui, un panzer en flamme.

Bilan des pertes

Les sources les plus fiables estiment les pertes de la bataille de Paris à 90 tués au sein de 2ème DB, 253 au sein des FFI, au moins 1600 parmi les civils et 88 morts parmi les forces de police. Les pertes allemandes sont de 1 300 tuées dans les combats et 8 300 prisonniers.

Conséquences politiques

L’Armée française de la Libération en pénétrant en premier dans la capitale, garantissant à la libération de Paris l’image d’une victoire française. Ce succès constitue un symbole puissant qui contribue à garantir la place de la France parmi les forces alliées et dans le camp des vainqueurs du conflit.

Les soulèvements populaires de Paris, de Marseille et de Nice, des maquis du Limousin et de la Bretagne, régions qui, comme celle de Toulouse, se libèrent seules de l’occupant malgré dans certains cas une répression féroce. Ainsi le soulèvement du Vercors est écrasé par la Wehrmacht. La prise de la Provence par la 1ère armée française ; malgré la destruction des installations portuaires de Toulon et Marseille et les navires sabordés dans les rades ; et auparavant l’excellente tenue des troupes lors des campagnes de Tunisie et d’Italie, assurent ainsi au Gouvernement provisoire de la République française la force et le prestige suffisants pour réaffirmer la République française et ses institutions.


[1] Surnommée la Nueve, car essentiellement constituée de républicains espagnols

Publicité

Un commentaire sur “La libération de Paris

Votre commentaire

Entrez vos coordonnées ci-dessous ou cliquez sur une icône pour vous connecter:

Logo WordPress.com

Vous commentez à l’aide de votre compte WordPress.com. Déconnexion /  Changer )

Image Twitter

Vous commentez à l’aide de votre compte Twitter. Déconnexion /  Changer )

Photo Facebook

Vous commentez à l’aide de votre compte Facebook. Déconnexion /  Changer )

Connexion à %s