Source Wikipédia.
Première évocation
Articles détaillés : Société des fleurs de cerisier, Faction du contrôle, Faction de la voie impériale, Incident de mars, Incident de couleurs impériales, Incident du 26 février 1936
La Restauration Shōwa (showaishin) est dans un premier temps un évènement popularisé intellectuel nationaliste japonais Ikki Kita, visant à reconstituer la puissance du nouvel Empereur japonais Hirohito, à supprimer la démocratie libérale établie pendant l’ère Taishō et à réduire l’influence des zaibatsu[1].
Les objectifs de la première évocation de la « Restauration Shōwa » étaient semblables à ceux de la restauration Meiji, car les groupes qui l’envisageaient avaient imaginé un petit groupe de personnes qualifiées autour d’un Empereur fort. La société des fleurs de cerisier (Sakurakai), comptant en son sein des personnages tels qu’Hashimoto Kingoro, Chō isamu, Sadao Araki ou encore Kuniaki Koiso, essayait par deux fois en 1931, lors de l’incident de mars et l’incident de couleurs impériales, de renverser le gouvernement.
La vision totalitariste, militariste et expansionniste portant le vœu d’une Restauration Shōwa se retrouve ensuite dans la Faction du contrôle (Tōseiha) et la Faction de la voie impériale (Kōdōha). L’influence de ces deux factions sur la société japonaise et chez les militaires mène à l’incident du 26 février 1936, une tentative d’imposer la restauration, mais qui échoua lourdement parce que ses responsables ne purent obtenir le soutien de l’Empereur. Le chef des conspirateurs se remit délibérément aux autorités, espérant que son procès serve la cause, mais le jugement fut finalement tenu à huis clos.
Bien qu’ayant échoué en tant que telles, ces tentatives mènent indirectement au rapprochement des factions Tōseiha et Kōdōha, renforçant l’influence de l’Armée sur le gouvernement, ce qui mènera l’imposition totalitariste, militariste et expansionniste que portaient ces factions et sociétés secrètes.
Deuxième évocation
Article détaillé : Constitution Shōwa
Dans un deuxième temps, la « Restauration Shōwa » évoque la politique japonaise mise en place dès 1944 sous l’égide de l’Empereur Shōwa alors que se termine la guerre du pacifique.
L’Empereur impose une nouvelle constitution dite « Constitution Shōwa » qui marque un tournant vers la monarchie parlementaire et le libéralisme.
Les mesures marquantes de la Restauration Shōwa, principalement portées par la Constitution Shōwa, sont :
- L’interdiction aux membres des forces armées de se présenter à une élection ou d’être membre d’une institution politique (Cabinet, Parlement…)
- Le renoncement aux guerres de conquête
- L’engagement envers la décolonisation
- L’engagement envers la démocratie, la justice et le droit individuel
- L’engagement contre le bloc communiste
- Le début de la coopération politique, économique et militaire avec les États-Unis
- L’Empereur s’implique de moins en moins dans les décisions politiques, mais conserve un droit de véto sur le gouvernement
- L’Empereur devient le symbole de la Nation japonaise.
- L’abandon du statut divin de l’Empereur (Ningen-Sengen ou Déclaration d’Humanité)
Cette politique soutenue par le Prince Nobuhito et poursuivie par l’Empereur Heisei a permis au Japon de devenir une puissance militaire, politique et économique de tout premier ordre en seulement quelques décennies[2].
D’après les mémoires du Prince Nobuhito Takamatsu, l’Empereur souhaitait faire inscrire une clause d’abdication dans la nouvelle constitution, car il souhaitait en faire usage et laisser son frère assurer la régence en attendant que le prince héritier Akihito soit prêt à régner. Le Prince Takamatsu a convaincu son frère l’Empereur qu’il devait lui-même assurer la « restauration » de son pays. |
Extraits de « Les Shoguns de l’Ombre : Kido et Yamamoto mettent fin à la guerre du Pacifique » — Ackerman Edition – Shichiro Shoryu & Eugene Thornton. |
[1] Les grands groupes d’entreprises, présentes dans presque tous les secteurs de l’économie japonaise.
[2] Connu sous le nom de « Miracle économique japonais ».
Un commentaire sur “La Restauration Shōwa”