Extraits Wikipédia.
Mitsumasa Yonai (2 mars 1880 – 20 avril 1948) était un amiral de la Marine Impériale Japonaise et un politicien. Il a été le 37ème Premier ministre du Japon du 16 janvier au 22 juillet 1940 puis 40ème Premier ministre du Japon du 4 janvier 1944 au 6 juillet 1945.
Jeunesse et début de carrière
Né à Morioka dans la préfecture d’Iwate, Yonai est le premier fils d’un ancien samouraï servant autrefois le clan Nanbu du domaine de Morioka. Il sort diplômé de l’académie navale impériale du Japon en 1901. Après avoir servi comme aspirant sur la corvette Kongō et le croiseur Tokiwa. En janvier 1903, il est nommé enseigne, puis sert à des postes administratifs jusqu’à la fin de la guerre russo-japonaise de 1904-1905 avant de retourner en mer à bord du destroyer Inazuma et du croiseur Iwate.
Après la guerre, il sert comme officier en chef de l’artillerie successivement sur le croiseur Niitaka, le cuirassé Shikishima et le croiseur Tone. Après sa promotion comment lieutenant-commandant en décembre 1912, il sort diplômé de l’école navale impériale du Japon et est affecté comme attaché naval en Russie de 1915 à 1917 durant la Première Guerre mondiale. Durant son séjour en Russie, il est promu commandant. À la suite de l’effondrement de l’Empire russe, il est rappelé au pays et devient commandant en second sur le cuirassé Asahi. Il est promu capitaine de vaisseau en décembre 1920 et sert comme attaché naval en Pologne de 1921 à 1922.
De retour au Japon, il poursuit son ascension au sein de la marine impériale. Il est commandant des croiseurs Kasuga (1922-1923) et Iwate (1923-1924), puis des cuirassés Fusō (en 1924) et Mutsu (1924-1925). Enfin, le 1er décembre 1925 Yonai est promu contre-amiral et devient chef de la 3ème section de l’État-major de la Marine impériale japonaise en décembre 1926 où il sert au conseil technique du département technique naval. Il est nommé commandant-en-chef de la 1ère flotte expéditionnaire, envoyée sur le Yangtsé en Chine en décembre 1928. À la suite du succès de sa mission, il est promu vice-amiral en décembre 1930 et placé à la tête du district de garde de Chinkai en Corée. En décembre 1932, Yonai reçoit le commandement de la 3ème flotte, puis du district naval de Sasebo en novembre 1933, de la 2ème flotte en novembre 1934 et du district naval de Yokosuka en décembre 1935, avant d’être nommé commandant-en-chef de la flotte combinée et en même temps de la 1ère flotte en décembre 1936.
Ministre de la Marine
Au sommet de sa carrière militaire, Mitsumasa Yonai entre dans le domaine politique lorsqu’il est promu amiral en avril 1937 et ministre de la Marine dans le gouvernement du Premier ministre Senjūrō Hayashi en 1937. Il continue d’occuper le poste durant les gouvernements Konoe et Kiichirō jusqu’en août 1939. Après la nomination de Nobuyuki Abe comme Premier ministre, Yonai reste au conseil suprême de guerre.
En tant que ministre de la Marine, Yonai s’alarme de la montée des tensions entre le Japon, le Royaume-Uni et les États-Unis au moment où une grande partie de l’Armée impériale japonaise se retrouve embourbée en Chine. Ses efforts pour promouvoir la paix le rendent très impopulaire auprès des extrémistes ultranationalistes. Comme l’amiral Isoroku Yamamoto, il devient la cible de plusieurs tentatives d’assassinat. Cependant, contrairement Yamamoto, Yonai soutient la construction des cuirassés de la classe Yamato afin de maintenir l’équilibre militaire avec les deux autres superpuissances navales mondiales.
Premier ministre du Japon
Yonai est nommé Premier ministre du Japon le 16 janvier 1940, principalement grâce au soutien de l’empereur Hirohito. En tant que Premier ministre, il poursuit la forte tendance probritannique et proaméricaine qu’il avait quand il était ministre de la Marine et s’oppose à l’éventualité d’un pacte tripartite avec l’Allemagne nazie et l’Italie fasciste.
Après l’occupation allemande des Pays-Bas et de la France en mai-juin 1940, l’Armée impériale japonaise commence à montrer son mécontentement envers la politique anti-allemande de Yonai. Le désaccord devient évident début 1940 quand le ministre de la Guerre Shunroku Hata commence à le critiquer ouvertement.
[…]
Il était responsable de la partie politique du plan visant à mettre fin à la guerre et fut chef du gouvernement intérimaire après le coup d’État de la Marine. L’Empereur Shōwa avait foi en la grande éthique de Yonai. C’est pour cette raison que l’Empereur finit par prendre parti pour la faction Hewia.
Il est premier ministre suite au « Coup d’État de la Marine » à partir 4 janvier 1944 jusqu’aux élections générales de 1945. Il quitte son poste le 6 juillet. Il mène alors un gouvernement qui va devoir négocier le traité de paix pas de Mainille mettant fin à la guerre. Une fois la paix actée, il a surtout la lourde tâche d’organiser la paix dans son pays et d’initier des réformes : démobilisation des troupes, modernisation du matériel militaire, relance et modernisation de l’économie, retour à la démocratie, mise en place d’une nouvelle constitution. Il fait cela en tant que Premier ministre sans étiquette, mais en étroite collaboration avec les acteurs politiques qui mèneront à l’émergence du Nihon Shimpotō, le Parti Progressiste du Japon. Durant cette période il est un fervent partisan de la mise ne place des procès de Changchun, Tōkyō et Yokohama devant juger les crimes de guerre militaires. Cela renforce grandement son image d’homme étique, intègre et partisan de la justice. Toutefois, cette image sera entachée en 2001, lorsque des travaux de l’historienne américaine Terry Mitchell laissent entendre que Yonai a travaillé main dans la main avec Kōichi Kido pour pousser l’accusé à ne surtout pas incriminer la famille impériale dans la conduite de la guerre.
Retrait de la vie politique
Après la fin de son mandat de Premier ministre, Yonai se retire de la vie politique. Pour les derniers jours de son mandat, l’Empereur a aimablement invité Yonai à déjeuner ensemble. Après cela, d’après Hiroyuki Agawa[1], l’Empereur lui aurait « J’ai vraiment apprécié vos services et vos efforts visant à éviter la guerre. » Il a mis une plume et une pierre à encre[2] dans un étui et lui a offert. Cette action est extrêmement rare, car le fait de recevoir un objet personnel de l’Empereur comme cadeau est l’honneur suprême et la plus grande expression d’amabilité.
Yonai, qui souffrait d’hypertension artérielle chronique, est mort d’une pneumonie le 20 avril 1948 à l’âge de 68 ans. Sa tombe se trouve dans sa ville natale de Morioka. Yonai est connu pour être particulièrement laconique. Ses discours sont très courts et prononcés avec son accent nambu presque inintelligible. La longueur de ses discours fait moins de la moitié de celle de ses contemporains.
[1] Hiroyuki Agawa (24 décembre 1920 – 3 août 2015) est un auteur japonais. Il était connu pour ses fictions centrées sur la Seconde Guerre mondiale, ainsi que pour ses biographies et ses essais.
[2] Outil d’Extrême-Orient utilisé en écriture, calligraphie et peinture.
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