Extraits Wikipédia.
L’offensive de Petsamo-Kirkenes désigne l’offensive de l’Armée rouge qui s’est déroulée du 7 au 25 octobre 1944 contre la Wehrmacht dans le nord de la Finlande et en Norvège lors de la Seconde Guerre mondiale.
Contexte
Articles détaillés : Guerre d’Hiver, Guerre de Continuation, Guerre de Laponie
L’armistice de Moscou et ses conséquences :
La Finlande et l’Union soviétique ont signé l’armistice de Moscou le 19 septembre 1944, mettant ainsi un terme à la guerre de Continuation. Le traité de paix final est signé le 10 février 1947 à Paris[1].
Les conditions sont à peu près les mêmes que celle du traité de paix de 1940[2]. La Finlande est contrainte de céder une partie de la Carélie, Salla, certaines îles du golfe de Finlande et Petsamo.

La Finlande est aussi obligée de louer Porkkala pour une période de 50 ans à l’URSS pour l’usage de la marine. Pourtant, la zone sera rendue aux Finlandais dès 1956.
La Finlande doit également verser 300 millions de dollars pour réparation de guerre à l’URSS, légaliser les organisations communistes, bannir les organisations fascistes et expulser les troupes allemandes de son territoire.
Le retrait allemand :
Malgré des tentatives bilatérales pour parvenir à un retrait pacifique de la Wehrmacht, des combats ont lieu entre les forces allemandes et finlandaises avant même la signature du traité de paix soviéto-finlandais. Toutefois, les Allemands reçoivent l’ordre de se retirer rapidement pour ne pas envenimer les choses. Les Finlandais sont ainsi placés dans une situation semblable à celle des Italiens et des Roumains qui, après s’être rendus aux Alliés, ont dû combattre pour libérer leur territoire des forces allemandes. La tâche des forces finlandaises est compliquée par l’exigence soviétique que la plus grande partie de l’armée finlandaise soit démobilisée.
La direction des opérations est confiée au général finlandais Hjalmar Siilasvuo, le vainqueur de la bataille de Suomussalmi. Dès fin septembre 1944, la majeure partie de la Laponie est évacuée par les Allemands. Bien qu’officiellement en guerre, la Finlande ne lance aucune offensive en direction de la Norvège et démobilisera une grande partie de son armée comme l’Union soviétique l’exige. Seule la ville de Petsamo est encore occupée par les Allemands qui tentent d’évacuer le plus de minerai possible.
L’évacuation de la 20ème Gebirgsarmee :
Avec la fin des courts combats en Laponie, la 20ème Gebirgsarmee[3] du Général Lothar Rendulic reçoit l’ordre de rejoindre Oslo pour être évacué vers l’Allemagne. Les unités de la 20ème Gebirgsarmee vont alors relever une partie des unités dans les Alpes autrichiennes. Les unités relevées pourront ainsi renforcer le front de l’est alors la 20ème Gebirgsarmee sera placée sur un terrain qui lui est favorable sur le plan défensif.
L’Offensive Petsamo-Kirkenes
Contexte :
Les troupes allemandes se placent vers Petsamo afin de protéger les mines de nickel. Pendant la période 1943-1944, les Allemands ont amélioré les routes entre le nord de la Norvège et la Finlande et ont accumulé des stocks de matériel. Aussi, quand en septembre 1944, la Finlande signe un armistice avec l’Union soviétique, la garnison allemande tient encore la ville, dont le minerai et le matériel sont en cours d’évacuation.
L’URSS lance une offensive dès octobre 1944 dans le but de capturer cette région vitale pour l’approvisionnement de l’Allemagne.
Force en présence :
Elle oppose principalement la 14ème Armée soviétique au 71ème Armeekorps de l’Armee Norwegen. En réalité, l’Armeekorps n’est composé que de la 230ème Division d’infanterie. Une unité aux effectifs faibles puisqu’elle ne se compose que du 349ème Régiment de Grenadier et des troupes de garnisons du 859ème Régiment de Grenadier.
La 14ème Armée soviétique est commandée par le Général Kirill Meretskov. Il reçoit le renfort des 126ème et 127ème Corps de fusiliers, de l’infanterie légère spécialement entraînée pour le combat arctique. Les Soviétiques disposent de 750 avions, 110 chars, des véhicules amphibies et un millier de mortiers et pièces d’artillerie. Meretskov dispose d’une supériorité totale face à la 230ème Division d’infanterie qui ne compte que 6 000 hommes et manquant cruellement de chars.
Les troupes soviétiques disposent en plus de l’appui de résistants norvégiens chargé de les guider.
Déroulement de l’offensive :
L’opération peut être divisée en trois phases : la percée des positions allemandes, la progression vers Kirkenes, et la bataille de Kirkenes. Elle voit par ailleurs des débarquements amphibies à grande échelle par l’infanterie navale soviétique.
Malgré une planification méticuleuse, l’attaque initiale du 7 octobre 1944 rencontre tout de suite des problèmes. Une mauvaise visibilité et une mauvaise coordination avec l’artillerie ralentissent l’offensive. Cela n’empêche pas les Soviétiques de percer lentement, mais sûrement, les lignes allemandes sur la rivière Titovka. Les Allemands font sauter les ponts avant de se replier.
Les raids aériens soviétiques sur les aérodromes de Kirkenes permettent de détruire plus d’un tiers des avions allemands avant qu’il ne soit évacué vers Narvik et Bergen.
Le 13 octobre 1944, les Soviétiques du 126ème Corps parviennent à établir un solide barrage sur la seule route de repli hors de Petsamo. Les Allemands du 349ème Régiment de Grenadier sont encerclés. Les Soviétiques prennent Petsamo le 16 octobre après avoir été ralentis par des problèmes de ravitaillement. En trois jours d’un combat féroce, la quasi-totalité des troupes allemandes est tuée ou blessée au combat.
Dès lors, les troupes de la 14ème Armée avancent sans résistance jusqu’à Kirkenes, mais les Soviétiques sont constamment ralentis par des problèmes de ravitaillement. Les Allemands subissent l’assaut soviétique dès le 22 octobre. Kirkenes tombe le 25 octobre 1944.
Conclusion
Véritable succès, l’offensive permet de refouler les Allemands dans l’Arctique et met fin à la guerre de Laponie.
Permettant de jeter les bases de la libération de la Norvège, les Soviétiques parviennent à saisir les mines de nickel de Pechenga/Petsamo, coupant l’accès à une ressource-clé en approvisionnement pour l’Allemagne.
Les pertes soviétiques s’élèvent à 6 084 tués ou disparus et 15 149 blessés tandis que les 349ème et 859ème Régiments de Grenadier allemands sont anéantis lors des combats. La 14ème Armée finit par se retirer pour occuper les territoires cédés par la Finlande. La portion de Norvège libérée par les Soviétiques passe alors sous contrôle de la Résistance norvégienne.
[1] Le traité de Paris.
[2] Le traité de paix de Moscou.
[3] Armée de Montagne.
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