Extraits Wikipédia.

Yoshiko Kawashima, née le 24 mai 1907 à Pékin et décédée le 3 juillet 1965, est une princesse mandchoue du clan Aisin-Gioro de la dynastie qing. Élevée au Japon, elle devient espionne au service de l’armée du Kwantung et du Mandchoukouo durant la Seconde Guerre mondiale.
Nommé à la naissance Aisin Gioro Xianyu avec pour nom de courtoisie Dongzhen (littéralement « Bijou de l’Orient »), son nom chinois est Jin Bihui. Elle est parfois surnommée la « Mata Hari orientale » ou la « Jeanne d’Arc du Manchoukouo ».
Jeunesse et formation
Aisin Gioro Xianyu est née à Pékin en 1907. Elle est la 14ème fille de Su Shanqi, lui-même 10ème fils du prince Su de la famille impériale mandchoue, et d’une concubine. À l’âge de huit ans, elle est donnée en adoption à Naniwa Kawashima, un ami de son père, japonais, devenu agent de renseignements et aventurier mercenaire après la révolution chinoise de 1911.
Mais elle grandit dans la maison de son grand-père adoptif à Matsumoto au Japon. Son père adoptif la renomme Yoshiko Kawashima. Elle considérera plus tard qu’aucun de ses foyers familiaux n’était convenable. Adolescente, elle est violée par son grand-père adoptif. Plus tard une liaison avec Naniwa Kawashima lui-même. Son père biologique, Su Shanqi, meurt en 1921 et sa concubine, qui n’a pas d’identité officielle, se suicide selon la tradition. Yoshiko est envoyée à Tōkyō afin de poursuivre ses études, qui incluent le judo et l’escrime, et où elle connaît une vie de bohème auprès de riches amants, hommes et femmes.
[…]
Carrière d’espionne
En 1927, Kawashima épouse Ganjuurjab, fils du Général Babojab de l’Armée de Mongolie-Intérieure, meneur du mouvement d’indépendance de la Mandchourie et de la Mongolie basé à Ryojun. Le couple divorce deux ans plus tard et Kawashima s’installe à la concession étrangère de Shanghai. Elle y rencontre l’attaché militaire et agent de renseignements Ryūkichi Tanaka, qui utilise les contacts de Kawashima avec l’aristocratie de Mandchourie et de Mongolie pour étendre son réseau. Elle réside à Shanghai avec Tanaka durant l’incident de Shanghai de 1932.
Lorsque Tanaka est rappelé au Japon, Kawashima sert comme espionne pour le Major-général Kenji Doihara. Elle mène des missions clandestines en Mandchourie, souvent déguisée, et est considérée comme « étonnamment attirante, avec une personnalité dominatrice, presque un personnage de film dramatique, moitié adolescente, moitié héroïne, avec cette passion de s’habiller comme un homme. Peut-être fait-elle ça pour impressionner les hommes, ou peut-être qu’elle pouvait ainsi entrer plus facilement dans les groupes de guérilla sans attirer trop l’attention ».
Kawashima est à cette époque en bons termes avec l’ancien Empereur Qing Puyi qui la considère comme un membre de la famille royale et l’accueille chez lui durant son séjour à Tianjin. Profitant de cette étroite relation, Kawashima le persuade de retourner dans sa Mandchourie natale pour prendre la tête du nouvel État créé par les Japonais, le Manchoukouo.
Après l’installation de Puyi comme empereur du Mandchoukouo, Kawashima continue de jouer divers rôles et est, pendant un moment, la maîtresse du Major-Général Hayao Tada, conseiller en chef des questions militaires auprès de Puyi. En 1932, elle forme une cavalerie de contre-insurrection composée de 3 000 à 5 000 anciens bandits pour combattre la guérilla Antijaponaise durant la pacification du Mandchoukouo, et est saluée par le journal japonais Dōmei Tsushin comme la « Jeanne d’Arc du Mandchoukouo ». En 1933, elle offre sans succès les services de son unité à l’armée du Kwantung lors de l’opération Nekka, appelée par les Chinois « défense de la Grande Muraille ». L’unité continue d’exister sous son commandement jusque vers la fin des années 1930.
Kawashima devient par la suite une personnalité populaire dans la société du Mandchoukouo ; elle est invitée à la radio et édite même un disque de ses chansons. Les journaux et les magazines publient de nombreuses fictions et semi-fictions sur ses « exploits ». De plus, sa grande popularité fait les affaires de l’Armée du Kwantung, son utilité comme espionne est certes révolue depuis longtemps, et elle devient un symbole pour la propagande, mais cette situation est compromise par ses critiques de plus en plus acerbes envers la politique japonaise se servant du Mandchoukouo comme base des opérations contre la Chine, et elle disparaît progressivement des médias.
Opération Kyūseishu
Kanji Ishiwara et Puyi lui confient la responsabilité de mener l’opération devant libérer Zhang Xueliang. Elle accepte parce qu’elle est une proche de l’Empereur et aussi parce que le plan Ishiwara lui semble prometteur.
Après la guerre
Tchang Kaï-chek n’ayant pas digéré l’affront de l’Opération Kyūseishu commandite son assassinat. Un espion chinois tente de l’abattre pendant un diner mondain le 25 mars 1948. Elle en réchappe avec de légères blessures, le tireur est tué en essayant de prendre la fuite.
À partir d’octobre 1947, elle reprend officiellement son nom chinois Jin Bihui rompant avec le Japon, en abandonnant son d’adoption, et ne reprenant pas son nom de princesse, elle rompt aussi avec son clan natal.
Elle épouse Zhang Xueliang en 1949. Ces deux personnages marquant de l’histoire mandchoue ont développé des sentiments l’un pour l’autre lors de leur périple à travers le sud de la Chine.
En plus de son activité de Première dame de Mandchourie, elle s’investit dans les activités équestres, ouvrant plusieurs haras et écoles d’équitation. Elle se lance aussi dans l’apprentissage du pilotage. Elle possède notamment un Dornier Do 27 et un Pilatus PC-6 Porter.
Accident d’avion
Yoshiko Kawashima décède le 3 juillet 1965 dans un accident dans les monts Šanggiyan[1] à bord du Dornier Do 27 qu’elle pilotait. Sa dépouille n’est retrouvée que le 20 octobre de la même année. Conformément à sa demande, il est procédé à une crémation de sa dépouille et un hommage national lui est rendu.
Dans la culture populaire
Kawashima est représentée dans sept films de 1932 à aujourd’hui par beaucoup d’actrices différentes. Son personnage apparaît également dans « Le Dernier Empereur », sous le nom de « Bijou de l’Orient » et jouée par Maggie Han. Anita Mui joue son rôle dans le film hongkongais « La dernière princesse de Mandchourie » en 1990.
Elle coécrit avec Zhang Xueliang le livre « Le périple » racontant l’opération Kyūseishu. Le livre sera porté au cinéma à trois reprises.
[1] Massif du Changbai dans notre chronologie.
2 commentaires sur “Yoshiko Kawashima”